L'atelier de Rosa Bonheur
Le château de By, dans lequel la peintre renommée vécut 40ans, a été mis en vente par son propriétaire. La mairie se démène pour que le bâtiment reste intact.
Thomery.
Sophie Bordier | 27 nov. 2014, le Parisien
Le maire de la ville, Bruno Michel (SE), souhaite protéger le site pour maintenir l’ouverture de l’atelier-musée au public.Que va devenir le château de By de Thomery où vécut et travailla la célèbre peintre animalière Rosa Bonheur ? Alors qu'une conférence sur l'artiste est organisée ce soir*, la question reste en suspens. Les propriétaires actuels ont mis la demeure en vente. Cette information, apprise par hasard par les habitants, a suscité émotion et mobilisation. D'autant que la procédure pour faire classer le bâtiment stagne.« On était confiant, rappelle Bruno Michel (SE), maire de Thomery. Un recenseur de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) nous a dit que le site pouvait être inscrit à l'Inventaire des monuments historiques. Le conservateur régional de la Drac a également donné un avis favorable. L'inscription permettrait de sauvegarder l'architecture des bâtiments. Le dossier devait passer en commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) le 14 octobre dernier. Mais cela a été annulé. »Surpris, l'élu a écrit à la directrice de la Drac. Pas de réponse. Inquiet, il vient d'écrire au préfet de région. « Rosa Bonheur avait demandé qu'on ne touche à rien. Depuis sa mort, en 1899, sa volonté a été respectée », rappelle Bruno Michel. Il évoque la patte de l'architecte Jules Saulnier, à qui l'on doit notamment le bâtiment des Chocolats Menier à Noisiel. Le site a d'ailleurs reçu le label de Maison des illustres par le ministère de la Culture en 2011.« L'atelier se visite deux fois par semaine, de mars à mi-octobre. On accueille entre 50 et 70 groupes par an », explique l'élu. La commune gère cet aspect touristique depuis 1982, dans le cadre d'une convention avec les propriétaires. « Tout ce que je souhaite, c'est protéger cet ensemble et lui permettre de vivre à travers un projet culturel et touristique », insiste le maire dont le village vient de recevoir le label Village de caractère.Prochaine échéance le 9 décembreDans ce dossier, le président du conseil général, Vincent Eblé (PS) se montre également vigilant : « Si on ne fait rien, on risque de laisser échapper un site exceptionnel », insiste celui qui, dans son rôle de sénateur, est rapporteur du budget culture (2,5 Mds€) au Sénat au sein de la commission des Finances. Mais la Drac tient à apaiser les tensions. « Dès qu'une demande de protection d'un site est déposée, on a obligation d'instruction, avec notamment du temps à laisser au propriétaire pour qu'il présente ses objections, précise Jean-Pascal Lanuit, son directeur adjoint. Ici, il est plutôt réservé car une inscription met en place des servitudes, l'obligation de déclarer à la Drac les travaux envisagés par exemple. Mais il y a aussi des avantages : subventions publiques, déduction fiscale et non-dépréciation du bien ! Il existe un équilibre entre la protection juridique de l'atelier-musée et l'usage du bien. »Le dossier sera présenté lors de la CRPS du 9 décembre. Le préfet de région tranchera ensuite.* Ce soir à 19 heures, conférence consacrée à Rosa Bonheur à la salle de la Plage. Interviendront sa biographe, Marie Borin, la conférencière Pascale Nys qui abordera l'aspect technique de son œuvre et Damien Colcombet, sculpteur animalier.
Sophie Bordier | 27 nov. 2014, le Parisien
Le maire de la ville, Bruno Michel (SE), souhaite protéger le site pour maintenir l’ouverture de l’atelier-musée au public.Que va devenir le château de By de Thomery où vécut et travailla la célèbre peintre animalière Rosa Bonheur ? Alors qu'une conférence sur l'artiste est organisée ce soir*, la question reste en suspens. Les propriétaires actuels ont mis la demeure en vente. Cette information, apprise par hasard par les habitants, a suscité émotion et mobilisation. D'autant que la procédure pour faire classer le bâtiment stagne.« On était confiant, rappelle Bruno Michel (SE), maire de Thomery. Un recenseur de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) nous a dit que le site pouvait être inscrit à l'Inventaire des monuments historiques. Le conservateur régional de la Drac a également donné un avis favorable. L'inscription permettrait de sauvegarder l'architecture des bâtiments. Le dossier devait passer en commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) le 14 octobre dernier. Mais cela a été annulé. »Surpris, l'élu a écrit à la directrice de la Drac. Pas de réponse. Inquiet, il vient d'écrire au préfet de région. « Rosa Bonheur avait demandé qu'on ne touche à rien. Depuis sa mort, en 1899, sa volonté a été respectée », rappelle Bruno Michel. Il évoque la patte de l'architecte Jules Saulnier, à qui l'on doit notamment le bâtiment des Chocolats Menier à Noisiel. Le site a d'ailleurs reçu le label de Maison des illustres par le ministère de la Culture en 2011.« L'atelier se visite deux fois par semaine, de mars à mi-octobre. On accueille entre 50 et 70 groupes par an », explique l'élu. La commune gère cet aspect touristique depuis 1982, dans le cadre d'une convention avec les propriétaires. « Tout ce que je souhaite, c'est protéger cet ensemble et lui permettre de vivre à travers un projet culturel et touristique », insiste le maire dont le village vient de recevoir le label Village de caractère.Prochaine échéance le 9 décembreDans ce dossier, le président du conseil général, Vincent Eblé (PS) se montre également vigilant : « Si on ne fait rien, on risque de laisser échapper un site exceptionnel », insiste celui qui, dans son rôle de sénateur, est rapporteur du budget culture (2,5 Mds€) au Sénat au sein de la commission des Finances. Mais la Drac tient à apaiser les tensions. « Dès qu'une demande de protection d'un site est déposée, on a obligation d'instruction, avec notamment du temps à laisser au propriétaire pour qu'il présente ses objections, précise Jean-Pascal Lanuit, son directeur adjoint. Ici, il est plutôt réservé car une inscription met en place des servitudes, l'obligation de déclarer à la Drac les travaux envisagés par exemple. Mais il y a aussi des avantages : subventions publiques, déduction fiscale et non-dépréciation du bien ! Il existe un équilibre entre la protection juridique de l'atelier-musée et l'usage du bien. »Le dossier sera présenté lors de la CRPS du 9 décembre. Le préfet de région tranchera ensuite.* Ce soir à 19 heures, conférence consacrée à Rosa Bonheur à la salle de la Plage. Interviendront sa biographe, Marie Borin, la conférencière Pascale Nys qui abordera l'aspect technique de son œuvre et Damien Colcombet, sculpteur animalier.